Après sa récente fiction climatique Chronique d’un Grand Froid, Raymond Bruckert nous entraîne dans un univers follement imaginaire de suspense et de rebondissements: barricadée dans ses montagnes, la petite République d’Erébie s’est totalement coupée des «Terres de la Décadence», c’est-à-dire du reste de la planète, pour se protéger d’une mondialisation diabolique et préserver la pureté de ses mœurs. Elle va jusqu’à interdire le rire, grimace de la laideur, obscène et dégradant. A titre exceptionnel, un fils d’exilé, Alexandre Votyak, neveu de la présidente Aïcha, est autorisé à monter une semaine dans l’étrange pays de ses ancêtres. Ce qu’il y découvre, sous l’étroite surveillance de son guide, Zyria, somptueuse jeune femme d’une redoutable intelligence, est tour à tour consternant, admirable, monstrueux, génial, révoltant. Une scène surréaliste met fin, en quelques minutes, à vingt-cinq ans d’une impitoyable tyrannie. Alexandre n’a que le temps de s’enfuir pour vivre le choc de sa vie dans un tunnel autoroutier à l’abandon.